On a souvent accusé les produits transformés de façon industrielle. Pourquoi ? En raison de leur teneur en sel, en gras, en sucre, ou en autre chose. Au fil du temps, ils ont pourtant réussi à se tailler une place dans l’alimentation des consommateurs. Normal ! Ils sont souvent pratiques, abordables et répondent aux critères de goût des populations. | Par Lyne Gosselin
De plus en plus, l’industrie alimentaire est sensible au changement de contexte global et aux demandes exprimées. Aujourd’hui, elles proviennent autant des professionnels de la santé que de nous, les consommateurs. L’impact est majeur. Un vent de renouveau souffle sur l’industrie. On le sent et on a maintenant accès à des produits qui jamais auparavant n’auraient vu le jour. Les consommateurs ont des choix, et de qualité, plus que jamais dans l’histoire des civilisations. Un fait indéniable, la santé fait désormais partie du langage de tous.
Une histoire toute en… transformation
Les aliments transformés en ont fait du chemin depuis les années 1960. La diversité que l’on retrouve aujourd’hui n’a certainement rien à voir avec ce que l’on trouvait auparavant. La demande s’est multipliée et l’offre s’est également bonifiée.
On considère comme un produit transformé tout aliment ayant subi une transformation de son état naturel. Les plats cuisinés, le pain, les compotes de fruits, les boissons, les conserves, les quiches, pizzas, gâteaux, mais aussi les fruits séchés, les huiles et les produits laitiers dont le lait et le beurre en sont quelques exemples. Ce que l’on cuisine à la maison est également qualifié de transformé. Par ailleurs, ce dont il est question dans ce texte concerne ce qui est transformé de façon industrielle. Il serait difficile de s’en passer de nos jours. On dit que près de 80% des aliments consommés sont des produits transformés.
Aliments pour gens pressés
En 50 ans, d’après une étude sortie en 2008 par l’Institut national de la statistique et des études économiques, dans une famille, la part des produits transformés à base de viande, de poisson et de légumes a plus que doublé pour atteindre 41 % en 2006, au détriment des produits demandant davantage de préparation personnelle. Ces aliments qui sont entrés dans le quotidien des gens ont aidé ceux qui n’avaient pas le temps de cuisiner.
De 1938 à 2011, la proportion d’aliments transformés et surtransformés achetés à l’épicerie par les ménages canadiens a connu une augmentation de 136 %. L’achat d’aliments peu ou pas transformés a diminué de 65 % pendant la même période, selon une étude de Statistique.
Autre temps, autre alimentation
« À la fin des années 1930, les Canadiens consommaient davantage de produits cuisinés à la maison que de nos jours. Leur alimentation n’était pas pour autant idéale », indique Malek Batal, professeur au Département de nutrition de l’Université de Montréal, dans une étude qui a scruté six sondages menés par Statistique Canada ces 75 dernières années sur la composition du panier d’épicerie des Canadiens.
Selon cette étude les aliments servis aux repas étaient peu variés. Les carences en certains nutriments étaient répandues, particulièrement en vitamines C et D. L’État canadien a réagi à cette situation. Il a mis en œuvre des politiques pour promouvoir l’enrichissement de certains aliments, de même que des mesures d’hygiène.
Santé et transformé
L’offre alimentaire s’est grandement élargie au cours des sept dernières décennies. Ce fut aussi le cas du taux de calories ingérées par les Canadiens. Pourquoi ? Parce qu’ils se sont mis à consommer des produits prêts à manger achetés à l’épicerie. Résultat ? Ils ingéraient 1898 calories en 1938 comparativement à 2129 calories en 2011.
Longtemps, la majorité des produits transformés comportaient beaucoup de matières grasses. Ils aussi étaient très riches en sel et en sucre. De plus en plus d’entreprises en alimentation, face à la prévalence de l’obésité et des maladies cardio-vasculaires, ont bien pris conscience de l’impact des produits transformés sur la santé. Certains s’engagent fermement pour réduire la part de sel dans leurs produits. D’autres, le font pour réduite le pourcentage de graisses. Les avancées technologiques permettant ces évolutions.
Une des statistiques faisant particulièrement réfléchir est le taux d’obésité. Il a été en croissance au cours de la dernière décennie. Au même moment, la consommation de boissons gazeuses a été en déclin. Il est parfois tentant de stigmatiser un produit, mais la réalité n’est pas aussi simple.
Conscientisation de l’industrie de transformation alimentaire
Certains gras saturés comme l’huile végétale hydrogénée, longtemps utilisée dans la fabrication d’un bon nombre de produits, notamment les produits de boulangerie, sont graduellement remplacés par des gras non hydrogénés, et donc sans gras trans. D’ailleurs, le plus important fabricant québécois de margarines à base d’huiles végétales, le Groupe Bergeron Thibault, mentionnait en entrevue pour le magazine L’actualité ALIMENTAIRE que la majorité de tous leurs produits sont désormais sans gras trans et non hydrogénés.
Par ailleurs, la Food and Drug Administration (FDA) américaine a mis en place un plan pour bannir les gras trans de tous les produits alimentaires vendus aux États-Unis. Pour l’instant, au Canada, l’approche utilisée est d’inciter l’industrie à réduire sur une base volontaire le contenu en gras trans de ses produits. Cela a permis une amélioration notable de la situation.
Aussi, un transformateur qui réduit la quantité de sel dans un produit, ou qui permet d’en augmenter la teneur en fibres, a déjà fait un pas dans la bonne direction.
Les aliments transformés là pour rester
Les produits transformés font partie de nos vies. Ils sont certainement là pour y demeurer. Il est possible de faire des choix qui peuvent correspondre à une alimentation variée et équilibrée. Pour se faire, il faut rester attentif aux étiquettes. En se faisant, on peut avoir un produit ne contenant ni trop de sel, d’additifs, de sucre ou de gras.
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