Depuis quelques années, ces mots résonnent dès qu'il est question d'alimentation : gaspillage alimentaire. Si bien que, chaque fois que vous vous retrouvez dans la cuisine, une petite voix résonne dans votre tête : « Que vais-je bien pouvoir faire de cette vieille poche de thé ? » Et si on se tournait vers les experts en la matière : nos grands-parents.
Par Caroline Trudeau
On le sait, la notion de gaspillage alimentaire ne peut plus être ignorée. À l’ère où la militante écologiste Greta Thunberg a été pressentie pour le prix Nobel de la paix (rien de moins !), où le véganisme gagne des parts de marché grandissantes, où le vrac dépasse largement le comptoir de bonbons – et en raison de la pandémie qui nous a forcés à revoir notre consommation alimentaire -, nos façons de faire sont dictées par une conscience environnementale accrue. En 2023, toutes les sphères de la société sont d’ailleurs en train de s’adapter à cette réalité sur laquelle on ne peut plus fermer les yeux. Mais comment s’y prendre pour changer nos habitudes sans tomber dans l’anxiété et le doute constant de ne jamais en faire assez ? Notre vision de la chose, c’est de revenir à l’essentiel et de privilégier des techniques vieilles comme le monde.
Ma grand-mère disait toujours …
Cette expression qu’a Boucar Diouf pour commencer toutes ses histoires pourrait facilement s’appliquer à la plupart des gestes de notre quotidien. En effet, nos grands-mères avaient déjà compris bien des choses en matière de respect de l’environnement et, si on s’était davantage collés à leurs pratiques, peut-être n’en serions-nous pas à chercher des solutions pour sauver la planète. Bon d’accord, les générations qui nous ont précédés n’avaient peut-être pas en tête la préservation de l’environnement lorsqu’elles conservaient leur viande dans le sel, mais il n’en reste pas moins que cette technique ne nécessite pas d’électricité, ne contient pas de produits chimiques et permet de conserver la viande de six mois à un an. Qui dit mieux pour limiter notre empreinte écologique ?
En plus, c’est une manière utile de conserver la viande et de faire des provisions de façon sensée. Ce petit exemple est probant pour nous aider à repenser notre consommation d’aliments et à réfléchir à des moyens d’être moins polluants dans notre alimentation. Notre philosophie s’inspire donc de plus en plus du mode de vie de nos aïeuls et nous amène à nous poser constamment la même question : qu’est-ce que ma grand-mère ferait ?
La technique de salaison
Pour un salage à sec, frottez la viande avec du sel mélangé de salpêtre (nitrate de potassium) ou de cendres de bois. Il faut saupoudrer la pièce de viande allégrement afin d’en saturer les moindres crevasses. Disposez ensuite la viande dans un saloir en intercalant une couche de viande avec une couche de sel. Conservez la viande au saloir pendant six mois.
Une sécheresse planifiée
Une autre technique qui a fait ses preuves est la déshydratation. Qui n’a pas en tête une belle villa italienne où des piments sont suspendus par grappes pour sécher tranquillement au soleil ? Là aussi, votre grand-mère pourrait vous en apprendre beaucoup sur la question. Pourquoi la déshydratation serait-elle bénéfique pour contrer le gaspillage alimentaire ? Tout simplement parce qu’ainsi apprêtés, les aliments peuvent être conservés jusqu’à deux ans. Que je ne voie plus aucun poivron (ou carotte, ou banane, ou raisin, ou tomate…) être jeté parce qu’il aura flétri ! L’absence d’eau empêche le développement de microorganismes (allô, la moisissure !) dans l’aliment et retarde ainsi sa dégradation. Pour ce faire, nul besoin d’outil de pointe, puisque vous pouvez faire sécher vos aliments dans un four traditionnel.
Grâce à cette technique, il devient très facile de limiter votre gaspillage alimentaire et ça vous permettra de découvrir vos aliments sous un autre jour. Si jamais vous n’êtes pas friands des croustilles de concombres, consolez-vous puisque vous pouvez sans problème les réhydrater dans l’eau.
L’éternelle poche de thé
Vous vous souvenez de cette vieille poche de thé que vous tentez désespérément de réutiliser ? Voici comment faire !
- Une fois votre poche infusée, faites-la sécher à l’air libre ou au four à 200 °F.
- Broyez les feuilles de thé et faites-en un exfoliant avec du sucre de canne et un peu d’huile de coco.
- Ou saupoudrez-les dans vos plantes, ça leur servira d’engrais.
- S’il s’agit d’un thé noir, réinfusez-le et remplissez de votre infusion un contenant à vaporisateur. Une fois le tout refroidi, vous pouvez en vaporiser sur votre tignasse pour camoufler les cheveux gris !
Poussent, poussent, poussent, les bons légumes !
Pour avoir des fruits et des légumes frais, il n’y a rien de mieux que de se créer son propre jardin. Et ça tombe bien, c’est exactement ce que votre grand-mère ferait ! Cette idée n’a rien de révolutionnaire, mais il est grand temps qu’elle fasse son chemin jusque dans votre cour. Avoir votre jardin, ça vous permet de devenir votre propre maraîcher et d’avoir accès à des fruits et légumes biologiques quand bon vous semble.
Fini les pesticides, fini les coûts élevés et fini la surproduction qui mène inévitablement au gaspillage alimentaire. Décroissance, vous avez dit ? Avoir un jardin dans votre cour vous permettra même de limiter vos émissions de gaz à effet de serre puisque vos allers-retours à l’épicerie risquent d’être moins nombreux. Avouez que descendre les marches de son perron, c’est pas mal moins long que de se rendre à l’épicerie et, en plus, ça se fait exclusivement à pied ! Et, bien que l’été tire à sa fin, il n’est jamais trop tard pour commencer à préparer son jardin de l’été prochain, ou pourquoi pas se faire pousser quelques épices ou légumes d’intérieur ?
Quel est VOTRE truc de grand-mère pour diminuer le gaspillage alimentaire ? Faites-nous savoir en commentaire !
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