Manger mieux Bannir les aliments transformés est-ce possible?

Tout le monde cherche à améliorer son alimentation, et c’est bien louable. Dans les dernières années, on a vu passer plusieurs courants alimentaires. Celui qui occupe actuellement la place publique en est un qui prône l’élimination des aliments transformés de nos paniers d’épicerie. En rencontre d’équipe, nous avons discuté de la classification NOVA , qui va dans cette direction et qui a fait couler beaucoup d’encre dernièrement. Nous avons alors décidé de relever un défi basé sur cette classification et de vivre à plein l’expérience ! | Par Caroline Trudeau

Le contexte

Le système de classification NOVA, reconnu entre autres par l’Organisation mondiale de la santé, classe les aliments en quatre catégories, selon le degré et la fonction de la transformation alimentaire. Voici un résumé de cette classification.

Groupe 1 : aliments frais ou minimalement transformés

Les aliments frais sont les parties comestibles des plantes (graines, fruits, feuilles, tiges) et des animaux (muscles, oeufs, lait). Les aliments minimalement transformés sont les aliments frais modifiés par certains procédés, afin d’en simplifier la préparation
culinaire. On n’y ajoute aucune substance. Il s’agit des fruits, légumes et légumineuses préparés, séchés ou congelés, du lait pasteurisé, du yogourt nature, des riz, farines et pâtes alimentaires, du café, des fines herbes, etc.

Groupe 2 : ingrédients culinaires transformés

Dans cette catégorie on trouve les substances extraites à partir des aliments du groupe 1 par différents procédés : pressage, raffinage, meulage, broyage, séchage. Elle comprend le sel, le sucre, le miel, les huiles végétales, le beurre, etc. Ce sont des ingrédients qu’on consomme rarement seuls et qui sont plutôt utilisés pour préparer les aliments du groupe 1.

Groupe 3 : aliments transformés

Ce sont les aliments obtenus par la préparation des aliments du groupe 1, avec l’ajout d’aliments du groupe 2, par diverses méthodes de transformation, incluant des méthodes de conservation et de cuisson. Ils sont constitués d’un ou deux ingrédients. On y trouve certains pains et certains fromages, les légumineuses, les fruits et légumes en conserve, la viande et le poisson fumés, les noix salées ou sucrées.

Le défi: zéro aliment transformé!

Dans le langage populaire, on entend souvent qu’il faut éliminer tous les aliments transformés sans exception, et donc sans grande distinction entre les niveaux (même si on trouve de très bons aliments transformés dans les groupes 1 et 2 de la classification NOVA). Nous avons donc décidé, pendant 5 jours consécutifs, de ne pas consommer d’aliments provenant du groupe 3 et du groupe 4.

À faire : garder un journal de tout ce qui est consommé durant la journée. Noter ses réflexions, commentaires, défis rencontrés. Mais également les bons coups, les découvertes, les prises de conscience, etc.

Les réactions
Lyne
: « Ça n’a pas été facile de tenir 5 jours. Je me suis faite prendre au jeu. Je croyais que ce serait plus facile ! »
Caroline : « Je ne consommais déjà pas beaucoup d’aliments transformés, mais j’ai réalisé que ceux que j’utilisais, j’y tenais ! »
Marie-Josée : « Somme toute, le défi en lui-même est simple, mais ça implique beaucoup de faire les choses soi-même. »

Manque de temps

C. : « Tout cuisiner maison demande beaucoup plus de temps et de préparation. Par exemple, j’avais l’habitude de faire un poisson pané au four, avec un peu de chapelure panko. Pour reproduire le tout, il aurait fallu que je fasse mon propre pain, puis que je le transforme ensuite en chapelure. Pour un souper de semaine, c’est impensable. »
M.-J. : « Tout faire soi-même, c’est long, alors j’ai souvent mangé la même chose parce que je n’avais pas le temps de passer des heures derrière le fourneau. »
L. : « Les aliments transformés sont pour moi des facilitateurs au quotidien. Pour un lunch facile, je prends habituellement de la salade, quelques légumes, une conserve de thon, et hop, c’est réglé. Mais le thon en conserve, bien que très bon pour ma santé, est un aliment transformé. Une chance que j’adore les oeufs, car c’est la protéine qui a composé la majorité de mes dîners… J’oubliais de mettre dans mon lunch les restants de viande cuisinée la veille. »

Besoin de préparation

L. : « J’adore recevoir à l’improviste, mais durant le défi, ça me causait un stress énorme. Par quoi est-ce que je devais remplacer mes pains hamburger ?! J’ai flanché. »
M.-J. : « Le secret, c’est vraiment la planification. Si on se fait un menu, que l’on sait ce que l’on va manger et qu’on se procure les ingrédients pour le faire, c’est plus facile de réussir ce défi. »
C. : « Les aliments transformés que j’utilise régulièrement sont ceux qui me permettent de sauver du temps. J’ai l’habitude de manger un gruau d’avoine découpée instantané qui se prépare en 1 min 30. La version originale est beaucoup moins pratique : 25 minutes de cuisson ! Bien sûr, le secret est d’en faire cuire une bonne quantité, pour en avoir pour les matins suivants. »
L. : « J’aime aussi tout ce qui me sauve du temps. Pour ma vinaigrette, j’utilise une sauce césar du commerce à laquelle j’ajoute du vinaigre balsamique. Voilà une nouvelle vinaigrette, en moins de deux. Je prends une pizza congelée, à laquelle j’ajoute les légumes que j’aime. »

Les indispensables

C. : « Ce que j’ai trouvé très difficile également, c’est de devoir couper des aliments que je ne suis tout simplement pas capable de faire à la maison, comme la sauce soya ou la moutarde de Dijon. Il y a aussi le fromage !! Je m’en suis tellement ennuyée pendant le défi. »
M.-J. : « Les pâtes et le fromage m’ont manqués, jusqu’au moment où j’ai réalisé que les pâtes appartenaient en fait au groupe 1… J’en ai perdu mon latin. »

Toute une fierté

C. : « De mon côté, j’ai choisi de faire des raviolis maison, un dimanche après-midi. C’était une activité pour me relaxer. Mais je n’ai pas autant de temps à investir les soirs de semaine ! »
L. : « Mes filles ont fait leur propre croûte à pizza. Quelle fierté j’ai vue dans leurs yeux ! Ma plus jeune a trouvé ça difficile et elle s’est même découragée. Ce fut tout un apprentissage. »

Adieu fringales !

M.-J. : « Les éléments les plus difficiles à retirer de mon alimentation ont été ceux liés à la gourmandise ou à des grignotines, comme des croustilles, des barres tendres, etc. D’ailleurs, la collation d’après-midi est le moment le plus difficile à gérer avec ce genre d’alimentation, puisque c’est une fringale qui se comble facilement avec des produits du commerce. Je sais que si j’avais eu plus de temps, j’aurais pu cuisiner d’avance des options maison, mais j’ai choisi d’investir mon temps ailleurs. »
L. : « J’ai eu des rages de mes bonbons préférés, que je n’étais pas en mesure de reproduire… Lorsque je m’entraîne, je consomme de la réglisse. Par quoi aurais-je bien pu remplacer ma réglisse ?! »

On recommence ?

M.-J. : « Personnellement, je ne pourrais pas adopter ce mode de vie sur une base régulière. J’ai envied’expérimenter en cuisine avec des aliments que je considère tout aussi bons pour la santé, bien qu’ils aient subi quelques transformations. Je recherche un équilibre. C’est également difficile au restaurant et dans les sorties, puisqu’on n’a pas le contrôle sur les aliments transformés contenus dans les recettes. D’ailleurs, ce n’est pas une information qui est transmise spontanément. »
C. : « Je ne couperai pas les aliments transformés complètement de mon alimentation. Par contre, le défi m’a amenée à être beaucoup plus critique par rapport aux aliments transformés que je choisis. J’ai le choix à l’épicerie d’acheter des produits transformés qui sont faits d’ingrédients naturels, l’équivalent de ce que je ferais à la maison. Pourquoi je m’en passerais ? Tous les aliments transformés ne sont pas mauvais, il suffit de faire les bons choix. »
L. : « Selon moi, ce qui est plus important que le débat sur la transformation alimentaire, c’est d’amener les gens à mieux comprendre l’importance de l’ingrédience. Que ce soit fait à la maison ou acheté en épicerie, la quantité de sucre, de sel, de gras est aussi importante… Je souhaite, et c’est d’ailleurs pourquoi DUX est si important pour moi, que dans notre offre alimentaire, il y ait de plus en plus de produits nutritifs, salubres et qui tendent vers le clean label. Des produits qui sont bons pour nous et qui nous facilitent la vie au quotidien. J’aime la cuisine rassembleuse et qui prend en compte tous les aspects de ma vie, que ce soit la famille, les activités sportives, les sorties culturelles et le partage ! »

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